NON, Camille Monfort, la vampire de l’Amazonie, n’a jamais existé !

En juillet 2023, une histoire insolite inédite surgit sur le web et les réseaux sociaux. Celle d'une jeune femme à l'incroyable beauté (photo à l'appui) qui aurait vécu en Amazonie et aurait été une authentique vampire.

Depuis début juillet 2023 une photo d’une jeune femme qui semble datée de la fin du XIXème fait un peu le buzz. Sur Tik-Tok et sur Facebook et sur d’autres réseaux l’image est accompagné d’un texte expliquant l’histoire de la personne représentée sur la photo, une certaine Camille Monfort.

Mais d’où vient alors l’histoire de Camille Monfort ?

Camille Monfort est un personnage fictif créé par l’écrivain Bosco Chansen originaire du Paraná (Brésil). Bosco Chansen est un auteur qui apparaît beaucoup sur Internet et les réseaux sociaux en attirant l’attention sur les légendes urbaines. Celle-ci fait partie du livre « Após a Chuva da Tarde » (Après la pluie de l’après-midi).

 

Le livre a cette touche de réalisme fantastique, une école littéraire qui mélange la créativité des auteurs, les légendes urbaines et la réalité. Les noms les plus connus dans ce style narratif, mêlant réalité et éléments fantastiques à la frontière du quotidien et de l’au-delà, sont Louis Pauwels et Jacques Bergier.

 

 

Aujourd’hui, cette même forme d’art qui rassemble des récits, des légendes urbaines, des histoires « vécues », des apparitions et autres, se déroule dans d’innombrables podcasts à travers Internet. Des gens enregistrent des communications avec les morts et d’autres êtres, des conteurs d’histoires variées partout. Ce sont de bonnes histoires effrayantes qui rappellent les récits racontés à la campagne et qui donnent une nouvelle vie au folklore (ici notamment le folklore brésilien).

 

Dans le texte qui suit, nous reproduisons une traduction de la publication de l’auteur, ainsi que les images suggérées par lui pour illustrer son histoire. Souvenez-vous que le personnage en question est fictif. Selon les habitants de Belém, les photos du prétendu caveau où repose la vampire proviennent en réalité de la tombe d’une autre famille, celle du sénateur Justo Chermont, dans le cimetière de Soledade.

 

Et le portrait qui a rendu le personnage populaire sur Internet et les réseaux sociaux est celui d’un personnage crée par Philipe Kling David. Une photo probablement générée par une IA, puisque Philipe Kling David s’intéresse beaucoup aussi à cette technologie.

 

Camille Monfort, la légende de « La Vampire de l’Amazonie » (1896).

En 1896, Belém (Brésil) devint une ville riche en vendant du caoutchouc amazonien au monde, enrichissant du jour au lendemain les paysans qui construisirent leurs riches demeures avec des matériaux d’Europe, tandis que leurs femmes et filles envoyaient leurs vêtements sur le vieux continent pour être lavés, et importaient de l’eau minérale de Londres pour leurs bains.

 

 

Le « Theatro da Paz » était le centre de la vie culturelle en Amazonie, avec des concerts d’artistes européens. Parmi eux, une personne attira particulièrement l’attention du public, la belle chanteuse d’opéra française Camille Monfort (1869 – 1896), qui suscita des désirs innommables chez les riches seigneurs de la région et une jalousie atroce chez leurs épouses en raison de sa grande beauté.

 

Camille Monfort choqua également par son comportement, affranchi des conventions sociales de son époque. La légende raconte qu’on l’aurait vue à moitié nue, dansant dans les rues de Belém, se rafraîchissant sous la pluie de l’après-midi. Sa curiosité fut également éveillée par ses promenades nocturnes solitaires, la voyant dans de longues robes noires et flottantes, sous la pleine lune, sur les rives du fleuve Guajará, en direction de l’Igarapé das Almas.

 

Bientôt, autour d’elle, des rumeurs malveillantes circulèrent. On disait qu’elle était l’amante de Francisco Bolonha (1872 – 1938), qui l’avait ramenée d’Europe, et qu’il la baignait dans de coûteux champagnes importés, dans la baignoire de sa demeure.

 

On racontait aussi qu’elle avait été attaquée par un vampire à Londres, en raison de sa pâleur et de son apparence maladive, et qu’elle avait apporté ce grand mal en Amazonie, ressentant un mystérieux besoin de boire du sang humain. On la disait capable d’hypnotiser de jeunes femmes avec sa voix lors de ses concerts, les faisant s’endormir dans sa loge, afin que la mystérieuse dame puisse atteindre leurs cous. Cela coïncidait curieusement avec des rapports d’évanouissements au théâtre pendant ses concerts, expliqués simplement comme l’effet de l’émotion intense que sa musique suscitait chez le public.

 

On disait aussi qu’elle avait le pouvoir de communiquer avec les morts et de matérialiser leurs esprits sous forme de denses brumes éthérées de matériaux ectoplasmiques expulsés de son propre corps, lors de séances médiumniques. Sans aucun doute, ces manifestations étaient les premières de ce qui serait plus tard appelé spiritualisme en Amazonie, pratiqué dans des cultes mystérieux dans des palais de Belém, tels que le Palacete Pinho.

 

 

À la fin de l’année 1896, une terrible épidémie de choléra dévasta la ville de Belém, faisant de Camille Monfort l’une de ses victimes, qui fut enterrée au cimetière de Soledade.

 

Aujourd’hui, sa tombe est toujours là, recouverte de limon, de mousse et de feuilles mortes, sous un énorme manguier dont l’ombre plonge la tombe dans l’obscurité, seulement éclairée par quelques rayons de soleil qui se frayent un chemin à travers les feuilles vertes.

 

Il s’agit d’un mausolée néoclassique avec une porte fermée par un vieux cadenas rouillé, à travers lequel on peut voir un buste féminin en marbre blanc sur le large couvercle de la tombe abandonnée, et accrochée au mur, une petite image encadrée d’une femme vêtue de noir.

 

Sur sa pierre tombale, on peut lire l’inscription :

 

 

Ici repose

Camille Marie Monfort (1869 – 1896)

La voix qui ensorcela le monde.

 

Mais il y a encore ceux qui affirment aujourd’hui que sa tombe est vide, que sa mort et son enterrement n’étaient rien d’autre qu’un acte visant à dissimuler son cas de vampirisme, et que Camille Monfort vit encore en Europe, aujourd’hui à l’âge de 154 ans.

 

Une image qui trouble

L’image originale a été retouchée pour ajouter des détails. Et non, ce n’est pas un téléphone portable qu’elle tient dans ses mains, c’est un petit carnet

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Gracemonde Gracemonde

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