Lors d’une prédication à l’église Centre Missionnaire Philadelphie de Kinshasa, il a critiqué les détournements de fonds publics et la surfacturation, qu’il a qualifiés de pratiques endémiques dans le pays.

« Je suis triste et honteux d’être citoyen de la République démocratique du Congo, un pays où le vol est accepté. Les petits voleurs au grand marché, qui volent des centimes, sont traqués, mais les grands voleurs au niveau de l’État y vivent calmement. Et ce qui me choque, ce sont même des supposés politiques chrétiens ! Le pays de la surfacturation », a-t-il déclaré.

Ces propos interviennent alors que le scandale des forages occupe le devant de la scène judiciaire, exposant un présumé détournement massif de fonds publics et une surfacturation dans l’exécution de projets étatiques.

L’affaire des forages : un scandale de 400 millions USD

En 2021, le ministère du Développement rural, dirigé par François Rubota, avait signé un contrat avec le consortium STEVERS Construct-Sotrod Water, dirigé par Mike Kalenga, pour installer 1 000 forages et stations mobiles de traitement d’eau dans autant de localités à travers la RDC. Ce projet visait à améliorer l’accès à l’eau potable et avait été évalué à près de 400 millions de dollars américains.

Cependant, en 2023, deux ans après le lancement du projet, l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) et la Ligue Congolaise de Lutte Contre la Corruption (LICOCO) ont dénoncé dans un rapport conjoint des détournements de fonds et une surfacturation flagrante.

Le ministre des Finances de l’époque, Nicolas Kazadi, avait confirmé lors d’un briefing avoir payé 71 millions USD pour l’installation de 241 forages, soit un coût moyen de 294 605 USD par forage, un montant jugé excessif.

Alors que Nicolas Kazadi a été disculpé, François Rubota ex ministre du Développement rural après avoir bénéficié d’une liberté provisoire et Mike Kalenga, dirigeant du consortium chargé du projet, est toujours détenu à la prison centrale de Makala, deux autres principaux acteurs du scandale continuent de faire face à la justice.

Roland Dalo, perçu comme proche du chef de l’État, a dénoncé avec force l’impunité des responsables de ces détournements, tout en critiquant l’absence de responsabilité chez les leaders politiques se réclamant chrétiens.